paul lucien montané

Paul Lucien Montané (1858-1916) est né à Lavelanet-de-Comminges, fils d’un père forgeron qui devient maire de Lavelanet en 1882 et d’une mère au foyer. Il s’est très vite fait remarquer en arrivant premier lors de son admission à l’école vétérinaire de Toulouse. Il confirme ses compétences en arrivant six fois premier de sa promotion sur les huit semestres de ses quatre années d’études.Lors de ses résultats aux deux concours pour devenir professeur il est décrit par Gustave Barrier, professeur puis directeur à l’école vétérinaire d’Alfort, comme un « technicien habile et un érudit » qui « excelle en histologie et en anatomie » et est bien plus jovial que ses compétiteurs.

Il se montre « particulièrement remarquable » dans sa pratique de l’extérieur. C’est donc naturellement qu’il devient professeur d’anatomie et d’extérieur en 1887 à Toulouse. Il sera fait ensuite officier du Mérite agricole en 1898, Chevalier de la Légion d’honneur en 1901, officier d’Académie en 1907 et sera même maire de Lavelanet-de-Comminges en 1911 tout comme son père. L’anatomie régionale telle qu’on l’enseigne aujourd’hui résulte d’une technique née à l’école vétérinaire de Toulouse.

Très vite Montané va s’intéresser à l’extérieur de l’animal comme en témoigne son ouvrage sur « L’Extérieur du Cheval par Montané » (1903) où il expose déjà sa vision en montrant la nécessité d’étudier l’anatomie régionale. Ainsi, cette technique est initiée dès 1900 par Montané et son élève Bourdelle. Tout deux vont révolutionner l’enseignement vétérinaire en sortant l’ouvrage sur l’ « Anatomie régionale des animaux domestiques. Tome I : Le Cheval » (1913). Pour eux, c’est ensemble dans une région du corps que les organes doivent pouvoir être évoqués, afin par exemple, d’obtenir un diagnostic par un clinicien. 

L’idée était de reprendre l’ouvrage de Chauveau sur l’ « Anatomie comparée des animaux domestiques » qu’il considère comme fondamental pour l’anatomie vétérinaire, mais d’en ressortir un savoir mieux adapté aux nécessités de la pratique médicale. Les critiques sur les dessins sont toutes favorables, cependant certains comme G. Barrier n’adhère pas à l’idée générale qui est de substituer la notion utilitaire des rapports à la notion fonctionnelle de l’organe. Pour Montané, l’ancienne notion était devenue trop raisonnée et scientifique jusqu’à tomber dans un empirisme routinier. L’anatomie régionale n’est plus enseignée à Toulouse mais grâce à ses disciples Edouard Bourdelle et Clément Bressou, qui sont allés enseigner à Alfort, l’anatomie héritée de leur maitre perdure encore aujourd’hui.