L'examen neurologique

Sémiologie neurologique

Neuroanatomie fonctionnelle :

  • Système nerveux central (SNC) : encéphale (prosencéphale, tronc cérébral, cervelet) + moelle spinale

    • Prosencéphale : conscience, comportement, intégration sensorielle, motricité.

    • Tronc cérébral : vigilance (formation réticulée), émergence des nerfs III à XII.

    • Cervelet : coordination des mouvements, tonus musculaire, équilibre postural.

  • Moelle spinale : voie de communication entre corps et encéphale.

    • Organisation en segments médullaires : C1-C5, C6-T2 (plexus brachial), T3-L3, L4-S3 (plexus lombo-sacré), coccygiens.

  • Système nerveux périphérique (SNP) : nerfs spinaux et crâniens, jonctions neuromusculaires.

Examen à distance du système nerveux :

  • Vigilance :

    • Normale ou altérée (hypovigilance, stupeur, coma).

    • Déficits → atteinte du prosencéphale ou tronc cérébral.

  • Comportement :

    • Circling, poussée au mur, héminégligence, hallucinations → atteinte prosencéphalique.

  • Posture / attitude :

    • Tête penchée (vestibulaire), torticolis, ventroflexion cervicale (déficit musculaire ou neurologique).

    • Plantigradie / palmigradie, cyphose, scoliose.

  • Démarche :

    • Parésie : incapacité partielle à se déplacer.

    • Plegie : paralysie complète.

    • Ataxie : trouble de coordination (proprioceptive, cérébelleuse, vestibulaire).

    • Boiterie : évoque plutôt une cause orthopédique.

Examen rapproché du système nerveux :

  • Réactions posturales :

    • Placers proprioceptifs, sautillements, placers visuels/tactiles, tests de brouette/hémisautillement.

  • Réflexes médullaires (testent l’intégrité de l’arc réflexe) :

    • Réflexe patellaire (L4-L6, nerf fémoral)

    • Réflexe de retrait (C6-T2 ou L7-S1)

    • Réflexe périnéal (S1-S3, nerf honteux)

    • Réflexe cutané du tronc (T1-L6, nerf thoracique latéral)

  • Nociception :

    • Testée uniquement en cas de paralysie (réaction consciente au pincement).

  • Nerfs crâniens :

    • I (olfaction), II-VII (vision, menace), III-IV-VI (mouvements oculaires), V-VII (réflexe palpébral/cornéen, symétrie faciale), VIII (équilibre/nystagmus), IX-X-XII (déglutition, langue).

    • Syndrôme de Claude Bernard-Horner (myosis, ptose, énophtalmie, 3e paupière).

Neurolocalisation :

  • Prosencéphale :

    • Troubles du comportement, circling, crises convulsives, héminégligence.

    • Réflexes normaux, mais réactions posturales altérées côté opposé à la lésion.

  • Tronc cérébral :

    • Altération vigilance, atteinte nerfs crâniens III à XII, ataxie proprioceptive.

    • Réflexes posturaux et de retrait altérés, troubles de la déglutition.

  • Cervelet :

    • Ataxie cérébelleuse : hypermétrie, tremblements intentionnels, polygone élargi.

    • Réactions posturales exagérées mais réflexes normaux.

  • Système vestibulaire (central ou périphérique) :

    • Tête penchée, nystagmus, chute du côté lésé, marche en cercle.

    • Vestibulaire central : + autres signes (vigilance, nerfs crâniens).

    • Vestibulaire périphérique : pas d’autres anomalies neurologiques associées.

  • Moelle spinale (par région) :

    • C1–C5 : tétraparésie/tétraplégie, réflexes augmentés membres thoraciques et pelviens.

    • C6–T2 : tétraparésie avec réflexes diminués aux membres antérieurs.

    • T3–L3 : paraparésie des membres postérieurs, réflexes augmentés pelviens.

    • L4–S3 : réflexes pelviens diminués, troubles mictionnels/déféqués.

    • Segments coccygiens : déficit de la queue, réflexe périnéal altéré.

Outils de neurolocalisation :

  • Posture et démarche (ex : marche en cercle → prosencéphale ou vestibulaire)

  • Réactions posturales (ex : déficit proprioceptif → moelle ou cervelet)

  • Réflexes spinaux (ex : réflexe diminué → lésion périphérique, MNP)

  • Évaluation de la douleur et nociception (ex : perte bilatérale → atteinte sévère moelle)

  • Nerfs crâniens (permettent de localiser dans l’encéphale)

  • Certaines localisations peuvent imiter d’autres (ex. : lésion cervicale mimant une atteinte vestibulaire).

  • Une évaluation globale, combinée à l’histoire clinique et à l’évolution des signes, est essentielle pour fiabiliser la localisation.